« Je ne fais pas mon deuil, c’est le deuil qui me fait… »
Non, le deuil n’a pas de date de péremption.
Oui, il est normal de souffrir de la perte d’un être aimé.
Non, ce n’est pas pathologique. C’est notre société où la mort est tabou qui est pathologique !
Le chemin du deuil
« T’as pas encore fais ton deuil »
« Ça y est, t’as fais ton deuil ? »
« Il est temps que tu fasses ton deuil ! »
« Ah ton deuil n’est pas fini... »
« Un deuil, ça dure 1 an ! »
Combien de fois, ai-je entendu ses phrases… si violentes, si symboliques de la méconnaissance et du déni du deuil dans notre société
Un chemin intérieur
Le deuil n’est pas un acte ! On ne « fait » pas son deuil, car ce n’est pas une action que l’on peut décider ou maîtriser. Le deuil est une transformation intérieure, un processus qui nous traverse et nous façonne. Penser que le deuil peut être « fait » ou terminé reviendrait à croire que l’on peut refermer une plaie sans en garder la moindre trace.
En réalité, le deuil laisse une empreinte en nous, comme une cicatrice qui fait partie de notre histoire. Ce n’est pas effacer ou oublier, mais apprendre à vivre avec cette perte, tout en intégrant le lien qui demeure, au plus profond de soi.
Une évolution naturelle
Le deuil s’apparente à une forme de cicatrisation émotionnelle qui s’opère doucement, avec le temps, sans que nous ayons besoin de le contrôler. C’est un voyage intérieur qui nous permet de passer d’une relation visible, concrète, à un lien plus subtil, ancré en nous. Ce processus ne signifie pas tourner la page ou oublier, mais plutôt accueillir autrement la place de l’autre dans notre vie. En réalité, ce n’est pas nous qui agissons sur le deuil, mais le deuil qui nous transforme et nous guide, à son propre rythme.
