Certaines personnes m’ont dit que je ne devrais pas parler de mon deuil, de ma souffrance, sur mes réseaux sociaux ou sur mon site internet. Que ça ne fait pas « pro ». Que, parce que je suis une professionnelle, je devrais renvoyer une image parfaite, sans faille, comme celle qu’on associe souvent à l’accompagnement ou à la thérapie : une vie idéale, lisse, où tout va bien.
Mais je ne suis pas d’accord.
Je n’ai aucune envie de faire semblant. Je refuse de donner une image fausse de moi ou de ma vie. J’ai appris, il y a bien longtemps, en devenant maman, que tout est parfait dans l’imperfection. Que tout est exactement comme ça doit être.
Oui, ma vie est ponctuée de défis : des deuils déchirants, des soucis matériels, logistiques, familiaux… Comme tout le monde. Je suis humaine. J’ai des outils, bien sûr, et je les utilise autant pour moi que pour guider les autres. Mais je ne guéris personne. Je suis simplement une facilitatrice, un guide. Et la première personne que je dois accompagner, c’est moi-même.
Alors non, je ne vais pas me censurer. Je continuerai de parler de ma souffrance, de mon deuil, si je le ressens nécessaire. Mon site ou mes réseaux sociaux ne sont pas des vitrines figées. Ce sont des espaces vivants, tout comme l’écolieu que je gère. Ces espaces reflètent ma vie : professionnelle, personnelle, humaine.
Avant d’être thérapeute, avant d’être créatrice et gérante d’un écolieu, avant même d’être maman, amie ou voisine, je suis une âme incarnée, un être humain avec un cœur et un corps. Je refuse d’entrer dans ce jeu des apparences, où l’on montre une vie parfaite pour séduire ou convaincre.
Ceux à qui mon authenticité parle viendront à moi. Les autres ne viendront pas – et c’est très bien comme ça.
Oui, mon compagnon est décédé. Oui, je souffre. Oui, il y a des moments très difficiles, des bas très bas. Et des petites victoires aussi : être encore debout, vivante, avancer avec mes enfants, continuer à faire vivre l’écolieu, ne pas laisser la souffrance me transformer en quelqu’un que je ne suis pas. Au contraire, je veux que cette épreuve m’emmène encore plus loin dans ce que je suis vraiment : une âme qui aspire à vivre dans l’amour, sous toutes ses formes.
J’ai besoin d’en parler. Mais bien sûr, il y a des choses que je garde pour moi, pour mes proches, pour les personnes avec qui je me sens en sécurité. Mes mots les plus intimes, je ne les pose pas ici. Je les confie à ceux qui me comprennent, qui partagent cette expérience du deuil ou qui m’offrent leur écoute bienveillante.
Ce que je reproche à beaucoup de thérapeutes ou de coachs, c’est cette façade lisse, cette belle vitrine qu’ils affichent. Tout semble parfait, mais c’est souvent faux. Ils vendent du rêve, de l’illusion. Ce n’est pas ce que je veux faire. Ce n’est pas ce que je ferai. Jamais.
Je resterai Moi, simplement.
À bon entendeur.

Cette publication fait résonance avec une publication que j’ai écrite en janvier 2023 : https://www.imala.fr/blog/2022/11/22/un-therapeute-est-un-etre-humain