Le deuil est un processus naturel et universel que traverse une personne lorsqu’elle perd un être cher. Il s’agit d’une réponse émotionnelle, psychologique et parfois même physique à la perte. Contrairement aux idées reçues, le deuil ne prend jamais réellement fin. La douleur initiale s’atténue avec le temps, mais la relation avec la personne décédée se transforme, et son absence continue d’influencer la vie du survivant.
Différence entre processus et travail du deuil

Il existe une distinction entre le processus de deuil et le travail de deuil. Le processus de deuil se met en place naturellement, comme une cicatrisation. C’est un phénomène spontané, qui suit son propre cours. En revanche, le travail de deuil désigne les actions conscientes et les démarches entreprises pour accompagner cette cicatrisation, facilitant et optimisant ainsi le chemin du deuil.
Les étapes du deuil selon Christophe Fauré
Christophe Fauré, psychiatre – psychothérapeute spécialisé dans le deuil et les expériences liées à la mort. Il est reconnu pour son expertise dans l’accompagnement des personnes en deuil et pour ses travaux sur la manière dont le deuil peut se vivre et se comprendre, tant d’un point de vue psychologique que spirituel.
Christophe Fauré distingue quatre grandes phases dans le processus de deuil, non linéaire et pouvant s’imbriquer :
- Le choc, la sidération (2 à 4 semaines, voire plus en cas de deuil traumatique) : La nouvelle du décès entraîne un état de sidération. Le cerveau met en place des mécanismes de protection pour amortir l’impact de la perte.
- La fuite, la recherche (6 à 10 mois, parfois plus d’un an en cas de deuil traumatique) : L’endeuillé mobilise une énergie considérable pour fuir la souffrance et tente de maintenir un lien avec le défunt à travers des objets, des souvenirs, des photos…
- La déstructuration (commence entre 6 à 10 mois après le décès et dure plusieurs mois, voire plusieurs années) : C’est le moment où l’endeuillé prend pleinement conscience de l’irréversibilité de la perte. Cela peut entraîner une profonde détresse et une perte de repères.
- La restructuration (sans durée définie) : Peu à peu, une nouvelle identité se construit, et un lien intérieur avec le défunt se met en place, permettant à l’endeuillé de se réinscrire dans la vie.
Le processus – la cicatrisation naturelle – varie en fonction de nombreux facteurs : la nature du lien avec le défunt, sa place dans notre vie, les circonstances de la mort, l’histoire personnelle de la personne endeuillée, le niveau du soutien…
Il n’existe pas de « date limite » au bout de laquelle on serait supposé avoir « terminé » son deuil. Le processus de deuil évolue avec le temps et prend différentes formes au fil de la vie.
Le deuil est un voyage personnel et intime. Il ne s’agit pas d’oublier, mais d’apprendre à vivre autrement avec l’absence, en transformant la douleur en un lien intérieur durable avec l’être aimé.
Un petit mot sur Elisabeth Kübler-Ross
Il est fréquent de voir son modèle des cinq étapes du deuil appliqué aux endeuillés, mais à l’origine, Kübler-Ross parlait du deuil face à sa propre mort annoncée. Son travail, basé sur des entretiens avec des patients en phase terminale, décrit le cheminement psychologique d’une personne qui se sait condamnée :
- Le déni : Refus de la réalité (« Ce n’est pas possible »).
- La colère : Révolte contre l’injustice de la situation.
- Le marchandage : Tentative de négociation pour « gagner du temps ».
- La dépression : Profonde tristesse face à la perte imminente.
- L’acceptation : Acceptation progressive de la mort.
Ce modèle a été transposé au deuil des proches, mais il diffère de celui de Christophe Fauré, qui prend mieux en compte la réalité du deuil vécu par les survivants
Ce qui influence l’intensité, les étapes et la durée du deuil
Le deuil est une expérience unique à chacun, influencée par plusieurs facteurs qui interagissent entre eux. Voici les principaux éléments qui entrent en jeu :

- Relation avec le défunt : Plus le lien était fort, plus le deuil est intense. Des conflits non résolus ou un attachement anxieux peuvent compliquer la douleur.
- Type de mort : Une mort annoncée (maladie, vieillesse) permet de se préparer mais peut prolonger la souffrance. Une mort soudaine (accident, suicide) est plus brutale et difficile à accepter.
- Circonstances du décès : Un décès traumatique (accident, suicide, meurtre) peut engendrer stress et culpabilité. Une longue maladie laisse une souffrance marquée par l’épuisement.
- Résilience et vécu personnel : Un passé traumatique ou d’autres deuils non résolus peuvent rendre la perte plus difficile. Trouver un sens aide à avancer.
- Soutien social : Être entouré facilite le deuil, tandis que l’isolement l’aggrave. Les tabous culturels sur la mort peuvent compliquer l’expression du chagrin.
- Croyances et rituels : La foi en une vie après la mort et les rites funéraires apportent du réconfort et structurent le processus de deuil.
- Âge et phase de vie : Les enfants vivent le deuil différemment des adultes. Chez les personnes âgées, la perte d’un conjoint peut accentuer la solitude.
Le deuil de l’homme et de la femme
Hommes et femmes ne vivent pas toujours le deuil de la même manière. Certains hommes expriment leur douleur par l’action (travail, sport, hyperactivité), tandis que certaines femmes ont davantage besoin d’exprimer leurs émotions. Ces différences ne sont pas systématiques, mais elles existent et peuvent compliquer la communication entre les proches.
Le deuil chez l’enfant
Les enfants perçoivent la réalité différemment selon leur âge, et leur compréhension de la mort évolue avec le temps. Il est important de répondre à leurs questions de manière simple et honnête. Il est essentiel de toujours dire la vérité à un enfant endeuillé et d’utiliser le mot « mort ».
Le deuil chez l’adolescent
L’adolescence est une période de transformation, et le deuil peut être particulièrement complexe à cet âge. Certains adolescents s’isolent, d’autres cherchent des conduites à risque ou du soutient auprès de leurs pairs plus qu’auprès de leur famille. Le dialogue et le soutien sont essentiels pour les accompagner dans ce moment difficile.
Le deuil blanc
Le deuil blanc est un deuil anticipé, souvent vécu par les proches d’une personne atteinte d’une maladie dégénérative (Alzheimer, SLA, etc.). Le deuil commence avant même la mort physique, car la personne change progressivement, rendant la séparation encore plus douloureuse. Cela peut complexifier le processus de deuil après la mort. le deuil blanc modifie la temporalité du deuil, mais il n’annule pas la souffrance. Il entraîne souvent un mélange d’émotions complexes, où la douleur de la perte se mêle au soulagement, à la fatigue et à une reconstruction identitaire parfois difficile.
Y a-t-il une vie après la mort ?

De nombreuses traditions spirituelles et témoignages rapportent l’existence d’une vie après la mort.
Expériences de mort imminente (EMI), EMI partagée, expériences de fin de vie (EFV), EFV partagées, Vécus Subjectifs de Contact avec un Défunt (VFCD)… autant de témoignages bouleversants.
Les VSCD (Vécus Subjectifs de Contact avec un Défunt)
Les VSCD désignent les expériences où une personne endeuillée perçoit la présence du défunt de manière intense et significative. Ces vécus peuvent être individuels ou collectifs.
Exemples de VSCD :
- Certaines personnes voient le défunt ou perçoivent une présence au moment précis de son décès, sans savoir qu’il est mort. Elles apprennent plus tard que cela correspond exactement à l’heure de sa disparition.
- Des personnes reçoivent des appels téléphoniques ou des SMS du défunt alors que sa ligne est pourtant coupée.
- D’autres ressentent des odeurs, entendent des sons ou ont des sensations tactiles évoquant la présence du défunt.
Les EMI (Expériences de Mort Imminente)
Les EMI sont des expériences vécues par des personnes déclarées cliniquement mortes qui reviennent à la vie. Ces témoignages sont troublants et récurrents : sentiment de sortie du corps, vision d’un tunnel, rencontre avec des êtres lumineux, sensation de paix absolue, revue de vie… Ces récits laissent entendre qu’il existe une forme de conscience après la mort.
Les expériences de mort imminente (EMI) sont particulièrement troublantes : elles relatent des vécus intenses de lumière, de paix et de rencontre avec des êtres décédés. Il est important de noter que les personnes ayant vécu une EMI ne se sont pas simplement approchées de la mort : elles sont bel et bien mortes quelques minutes, voire plus longtemps, avant de revenir à la vie.
EFV (Expérience de Fin de Vie) partagées
L’expérience de fin de vie partagée (shared death experience) est un phénomène où une personne accompagnant un mourant vit une expérience similaire à une EMI, sans être en danger de mort. J’ai personnellement vécu cette expérience au décès de mon compagnon. C’est une expérience bouleversante et profondément marquante… Elle témoigne d’un lien qui dépasse la matière, d’une connexion qui perdure au-delà du visible.
Caractéristiques principales :
- Sensation de sortir de son corps et de suivre le mourant.
- Perception d’une lumière ou d’une présence bienveillante.
- Vision du passage du défunt dans une autre réalité.
- Communication télépathique avec le mourant.
- Impression de l’accompagner jusqu’à un seuil, avant de revenir.

Lire, écouter, regarder :
Sur le deuil et peuvent vous aider à traverser cette période difficile
- Livre : « Vivre le deuil au jour le jour » par Christophe Fauré
- Livre : « La Mort expliquée aux enfants » par Dr Charbonnier
- Conférence Christophe Fauré – VIVRE LE DEUIL AU JOUR LE JOUR
- Le Podcast de la Mort et du Deuil de Tiffany Loomans
Témoignages de résilience
- « Deux petits pas sur le sable mouillé » par Anne-Dauphine Julliand
- « Ajouter de la vie aux jours » par Anne-Dauphine Julliand
- « La valse du sablier » d’Hélène Gisserot
- « Les signes de ta présence » est écrit par Sandra Giessinger
Sur les expériences de mort imminente (EMI) ou VSCD
- Livre : « La Vie après la Vie » par Raymond Moody
- Livre : « Le Test – Une expérience inouïe : la preuve de l’après-vie ? » par Stéphane Allix
- Livre : « La Vie après la mort : pourquoi il faut y croire » par Olivier Chambon
- Livre : « Et si cela vous arrivait ? Ces expériences de mort imminente qui transforment nos vies » par Sonia Barkallah
- « Témoins, ils sont des millions à l’avoir vécu » de Sonia Barkallah
- « Faux départ ? » de Sonia Barkallah
- Dr Christophe Fauré, Conscience, EMI, VSCD, Science
