Ecolieu familial alternatif en Creuse (23) – Erika Tombolato

Quand on me compare le deuil à une séparation…

Perdre l’amour de sa vie, ce n’est pas « comme une séparation »

Quand on traverse le deuil d’un être aimé, on se heurte souvent à des incompréhensions. Parmi elles, l’idée que perdre un conjoint, un compagnon de vie, serait similaire à une séparation ou un divorce. Comme si la douleur pouvait se mesurer sur une même échelle. Comme si l’absence définitive pouvait être comparée à une rupture.

Mais ce n’est pas la même chose. Pas du tout.

Une séparation, aussi douloureuse soit-elle, laisse l’autre quelque part dans le monde. Il existe encore. Il respire, il rit peut-être, il continue à avancer sur son chemin, même si ce n’est plus avec nous. On sait qu’il est là, quelque part, sous le même ciel. Parfois, il y a du ressentiment, de la colère, du manque, mais aussi des possibles : un message, une rencontre au hasard, une conversation. Il reste une forme de lien, même ténu, même douloureux.

La mort, elle, est un gouffre. Une absence totale et définitive. Il n’y a plus de messages, plus de voix à l’autre bout du fil, plus de présence quelque part dans ce monde. On ne peut pas se dire « et si… », on ne peut pas imaginer un futur où l’on se recroise, où l’on se comprend mieux. Il n’y a pas de réconciliation, pas de nouvelle histoire à écrire ensemble. Il n’y a que l’irréversible.

La perte de l’être aimé bouleverse tout. Elle nous laisse dans un monde qui n’a plus la même couleur, plus le même son, plus la même saveur. Le lit est trop grand. L’air est trop lourd. Les journées sont vides de cette présence qui remplissait tout, même en silence. Chaque objet, chaque lieu, chaque souvenir devient une lame qui transperce.

Et il y a cette solitude si particulière, celle qui ne peut être comblée par aucune autre relation, par aucun autre amour. Parce que l’Autre n’est pas simplement parti… Il a disparu de ce monde.

Alors non, ce n’est pas « comme une séparation ». C’est un arrachement. Un vide qui défie les mots. Et si parfois nous restons sans voix face à cette douleur, ce n’est pas parce qu’elle est inexplicable. C’est parce qu’elle est indicible.

C’est une épreuve qui dépasse la simple tristesse : c’est une déchirure existentielle. Ceux qui ne l’ont pas vécue ne peuvent pas en saisir l’ampleur… jusqu’au jour où ils y seront confrontés à leur tour.

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