Accompagner le Vivant pour une meilleure relation à Soi et au Monde – Erika Tombolato

L’autisme n’est pas un problème à résoudre, mais une réalité à accepter

Tant que l’on considérera l’enfant autiste – verbal ou non, avec ou sans DI (ces derniers en étant encore plus victimes) – comme un « petit animal à dresser » pour le « guérir » de l’autisme, pour « son bien », on restera dans un rapport de domination et de contrôle plutôt que de compréhension et d’accompagnement. Cette vision réductrice et capacitiste est profondément nuisible, car elle nie la subjectivité, la dignité et les besoins propres de la personne autiste.

Un enfant autiste n’est pas un problème à résoudre, ni une « anomalie » à corriger (ni l’adulte). Il est une personne avec une manière d’être unique, et ses difficultés, aussi visibles ou intenses soient-elles, sont avant tout le reflet d’un monde qui ne lui est pas adapté. Ce n’est pas lui qui doit « s’adapter », mais bien l’environnement, qu’il soit familial, éducatif, social et médical.

Le plus grand changement à opérer dans la société, c’est ce renversement de perspective : passer de l’idée que l’autisme est un problème à résoudre à la compréhension que l’autisme fait partie de la diversité humaine et qu’il mérite d’être accueilli, respecté et compris. On doit arrêter de vouloir faire rentrer les autistes dans des cases qui leur sont étrangères et au contraire travailler à créer des espaces où leurs besoins sont pris en compte de manière respectueuse.

Cela inclut une approche centrée sur l’individu, où l’on s’efforce de comprendre son fonctionnement, ses besoins sensoriels, émotionnels, cognitifs et sociaux, pour pouvoir l’accompagner dans un environnement qui lui permette de s’épanouir. Chaque personne autiste, qu’elle soit verbale ou non, avec ou sans déficience intellectuelle, mérite ce respect et cette attention.

Et cela passe par un changement radical de regard sur l’autisme, du regard « capacitaire » ou « réparateur » vers un regard d’accueil et de soutien. Il ne s’agit pas de dresser l’autiste, mais d’accepter sa neurodiversité comme une richesse et de l’accompagner dans un monde qui, bien souvent, ne comprend pas ses besoins fondamentaux.

Quand on cessera de vouloir « former » ou « modeler » l’autiste pour qu’il corresponde à des attentes extérieures et qu’on choisira de l’accompagner dans son propre chemin, sans jugement ni pression, c’est là que l’on commencera véritablement à avancer vers un bien-être authentique pour toutes les personnes autistes.

Aujourd’hui, je suis fortement énervée et profondément triste face à certaines visions, discours et approches capacitistes sur l’autisme et les autistes. J’ai envie de vomir.

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