Accompagner le Vivant pour une meilleure relation à Soi et au Monde – Erika Tombolato

Chemin de résilience

Aux personnes endeuillées,

Huit mois. Un chiffre qui semble anodin pour le monde, mais qui résonne comme une éternité dans le cœur de celles et ceux qui ont perdu un être cher. Huit mois de vide, de luttes, de chaos intérieur. Chaque jour est un défi. Le chemin du deuil est long, sinueux, imprévisible. Il prend du temps, il est en dent de scie, et il est profondément intime.

Quand on a des enfants, on avance aussi pour eux. Ils ont besoin d’une maman, d’un papa, parfois chaotique, parfois en mille morceaux, mais là. Présent.e. Et parfois, c’est leur force de vie qui nous soutient. Cette force incroyable, innée, qu’ont les enfants à continuer d’aimer, de sourire, même au cœur de leur propre chagrin. Tristes, brisés parfois, mais vivants. Et cette vie, ils nous la tendent comme un fil auquel se raccrocher.

Le bonheur, on se demande souvent s’il reviendra un jour. Et puis, on apprend à le chercher ailleurs, autrement. Il se glisse dans les choses les plus infimes, les plus « insignifiantes » : une fleur au printemps, un sourire échangé, le chant d’un oiseau, la lumière du matin, la pluie sur la peau. Le bonheur devient discret, timide, mais il reste possible. Même au milieu du chagrin.

On peut retrouver la force de vie. Oui. Mais cela demande un choix, une patience immense avec soi-même. Cela demande d’accepter le temps nécessaire, les rechutes, les jours sans, et surtout de comprendre que le chagrin et la joie peuvent cohabiter. L’un n’empêche pas l’autre. Ils ne s’annulent pas. Ils se mélangent, comme la pluie et le soleil dans un ciel de printemps.

Il y a 29 ans, j’ai perdu mon premier amour. J’ai chuté, je me suis relevée, détruite, reconstruite, j’ai accepté d’être vivante. J’ai aimé à nouveau. J’ai été heureuse. Sans jamais cesser d’aimer celui qui était parti. Sans jamais cesser de parler de lui, de nous. J’ai pleuré encore, même des décennies plus tard. Et aujourd’hui, un autre amour, un autre deuil, une autre déchirure. À l’aube de mes 50 ans, je recommence ce chemin. Le chaos revient. Mais je sais aussi que la lumière finira par percer.

Je n’espère pas revivre un nouvel amour. Son Amour, notre Amour me suffit. Mais je crois au bonheur, à celui que je construis chaque jour avec mes enfants, avec ceux qui choisiront d’être là – famille de coeur -, et avec moi-même. Ce bonheur là, je le jardine. Au milieu des larmes, du silence, du cri sourd de l’absence. Mais je le construis. Et petit à petit, même lentement, mon jardin intérieur refleurira.

À vous qui pleurez, qui souffrez, qui cherchez un sens au cœur du manque : vous n’êtes pas seul.e.s. Et même si la douleur semble tout emporter, il reste en vous une part de vie, une étincelle, un germe de beauté. Accueillez-le doucement. Il grandira à son rythme.

Je vous serre fort.

Erika
Thérapeute Psychocorporelle & énergéticienne
Femme endeuillée en Chemin…

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