Accompagner le Vivant pour une meilleure relation à Soi et au Monde – Erika Tombolato

Ce qu’on ne dit pas de la mort

Ce que personne ne vous dit sur la mort…

On croit souvent que le plus difficile, c’est la mort.
On pense que le cœur de la douleur, c’est l’instant où tout s’arrête.
Qu’on touche le fond quand l’autre rend son dernier souffle.

Mais non.
La vérité, c’est que le plus dur vient après.
Et ça, personne ne vous le dit.
Peut-être parce qu’on ne peut pas le comprendre tant qu’on ne l’a pas vécu.

Tant qu’il ou elle est là, même malade, même allongé dans un lit d’hôpital, même inconscient, même en fin de vie… il est encore là.
Il y a encore un lien, un souffle, une présence.
Il y a encore quelqu’un à veiller, à toucher, à aimer, à parler, même sans réponse.

Mais après…
Après, il ne reste que l’absence.
Et c’est là que commence l’autre forme du gouffre,
celle qu’on ne peut pas mesurer d’avance,
celle qui ne fait pas de bruit au début,
celle que les autres ignorent pendant qu’ils retournent à leur quotidien.

Parce qu’après les obsèques,
après les fleurs fanées,
après les « si tu as besoin je suis là »,
le monde reprend sa course.
Sauf pour nous.

Pour nous, il n’y a plus de course.
Il y a un grand vide.
Un arrêt brutal du temps.
Un quotidien qui n’a plus de sens.

On ne perd pas seulement un être aimé.
On perd sa place.
On perd le “nous”.
On perd ce regard, ce repère, ce foyer dans l’autre.

Et rien ne prépare à ça.
Pas l’anticipation
Pas les longues nuits d’hôpital.
Pas les adieux en douceur ou les fins brutales.

Rien ne prépare au fait que plus personne ne remplira jamais ce creux-là.
Rien ne prépare à l’idée qu’on continue à respirer,
alors que quelque chose en nous est mort avec lui, avec elle.

Alors si vous accompagnez quelqu’un en fin de vie,
aimez fort.
Soyez là, pleinement.
Mais surtout, sachez-le : ce n’est pas le moment de la mort qui vous brisera le plus.
C’est ce qui viendra après.
Ce long, douloureux, interminable “après”,
où il n’y a plus rien à faire…
rien à sauver…
rien à tenir…
juste survivre,
et apprendre à vivre avec un manque que personne ne pourra jamais combler.

Erika Tombolato
Femme endeuillée • Mère • Psychopraticienne

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