Accompagner le Vivant pour une meilleure relation à Soi et au Monde – Erika Tombolato

Être celle qu’on montre du doigt

Il y a des périodes où, sans l’avoir cherché, je deviens celle qu’on désigne du doigt. Pas parce que j’ai fait du mal, mais parce que j’existe autrement. Parce que je ne me plie pas. Parce que je vis libre. Parce que je refuse les hiérarchies invisibles, les codes implicites, les injonctions à la conformité.

Je suis devenue, pour certains, le bouc émissaire idéal. Ma différence leur permet de se rassurer :

“Nous, on est normaux. C’est elle qui est bizarre.”

Je vois bien comment cela fonctionne :
Rejeter celle qui ne rentre pas dans le moule, c’est souder le groupe. C’est créer une illusion de cohésion, de sécurité. Mais cette sécurité repose sur l’exclusion. Et je refuse d’en être le prix.

Je dérange, je le sais.
Parce que je suis autonome — je n’ai pas besoin d’eux pour exister.
Parce que je vis hors des normes dominantes — dans mon travail, ma spiritualité, l’éducation de mes enfants.
Parce que je suis visible — mon lieu, mon activité, mes prises de parole attirent l’attention.
Parce que je suis authentique — et ceux qui vivent dans le contrôle ou le paraître se sentent menacés par cette authenticité.

Je ne possède ni fortune ni influence. Seulement ma maison, ma terre, mes enfants, mes activités, et cette manière de vivre en accord avec ce que je sens juste. Et cela suffit à troubler ceux qui ont besoin que tout se range bien droit : les vies, les mots, les esprits.

Je ne cherche plus à comprendre pourquoi. Je sais que la peur de l’autre est un miroir : elle parle de celui qui regarde, pas de celui qui est regardé. Je laisse donc chacun avec ses croyances, ses certitudes et ses clans.

Moi, je choisis la clarté, même quand elle isole. Je choisis la bienveillance, même quand elle n’est pas rendue. Je choisis de continuer à aimer, à créer, à accueillir la vie.

Je ne veux plus lutter contre les rumeurs ni mendier une place à une table où l’on ne m’a jamais invitée. Je préfère construire la mienne, ouverte à ceux qui viennent avec un cœur simple. Les autres passeront leur chemin, et c’est très bien ainsi.

À celles et ceux qu’on traite encore de “sorcières”, de “marginaux”, de “bizarres” : tenez bon. Si vous dérangez, c’est souvent parce que vous incarnez ce que d’autres ont perdu — la sincérité, la liberté, l’ancrage, le lien au vivant. Et ça, aucun clan, aucune rumeur, aucune peur ne peut le voler.

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