Ecolieu familial alternatif en Creuse (23) – Erika Tombolato

Mon Parcours

Un parcours de vie sans compromis

Je suis satisfaite de la personne que je suis, de la façon dont j’ai avancé sur mon parcours, même si, honnêtement, j’aurais préféré qu’il soit un peu plus plus doux. Chaque étape, chaque moment clé, chaque galère m’ont construite. Ce ne sont pas juste des anecdotes de vie, mais de vraies leçons qui m’ont aidée à grandir et à me réinventer encore et encore. Au final, ma vie est une belle preuve de résilience, d’amour et de transformation. Et ça, j’aime le partager, simplement, sans fioritures.

Qui suis-je ?

Moi, c’est Erika. J’ai 49 ans, maman de trois enfants, nés en 2005, 2012 et 2017 et aussi belle-maman du fils de Denis, né en 2014.

Je suis une femme un peu hors-norme, avec plein de casquettes et une grande soif d’apprendre. Depuis toute petite, je ressens une connexion forte avec les mondes subtils, ce qui a beaucoup influencé mon chemin.

Mon éveil et mes pratiques spirituelles

Depuis que je suis gamine, je perçois les énergies et je ressens des choses « différentes ». À l’époque, je faisais des voyages astraux sans savoir ce que c’était, et j’avais parfois des contacts avec des défunts.

C’est ma marraine qui m’a accompagnée sur la voie en me partageant ses savoirs : le Tarot, l’énergie vitale, les massages intuitifs, la méditation, les rêves éveillés, et bien sûr, les états modifiés de conscience. Tout ça m’a donné de solides bases qui m’accompagnent encore aujourd’hui.

Avec le temps, j’ai exploré plein de traditions et de philosophies : la Bible, le Coran, le soufisme, le bouddhisme tibétain, et même l’ésotérisme. Adolescente, j’étais fascinée par les expériences de mort imminente (EMI), et je me suis plongée dans des bouquins pour mieux comprendre ce que je vivais.

Je crois en une spiritualité libre et sans dogme. Je fuis les mouvements pseudo-spirituels et l’« égo-spiritualité » qui met souvent la soif de pouvoir, l’argent ou l’élitisme avant l’essentiel. Pour moi, la spiritualité, c’est expérimenter, être humble, et surtout, vivre dans l’amour et l’ouverture.

Entre mes 18 et 20 ans : les premiers choix professionnels

À 18 ans, j’ai commencé un DEUG de psycho tout en bossant comme ergothérapeute avec des personnes âgées en gériatrie (1993-1995). J’avais mille rêves en tête : éducatrice de rue, psychologue en prison, ou pourquoi pas profiler.

Le choc à 21 ans : le décès de Stéphane

Avril 1996, ma vie s’effondre. Mon compagnon, Stéphane, avec qui je partageais cinq ans d’amour et de projets, meurt brutalement lors d’une mission militaire à l’autre bout du monde. 8 000 kilomètres nous séparaient. Tout s’écroule sous mes pieds.J’ai dû gérer cette tragédie seule : la douleur, les papiers, l’omerta militaire, les tensions. Pour tenir, je me suis coupée de mes émotions, j’ai mis un couvercle sur ma souffrance. Je me suis réfugiée dans les stupéfiants, cherchant à fuir un quotidien insupportable et une douleur que je ne savais pas comment gérer autrement. Fini les décorporations et ces expériences que je vivais si naturellement avant.

Mais, petit à petit, j’ai pris un autre chemin. Cette épreuve m’a poussée à me regarder en face, à aller au fond de moi-même. Je me suis reconstruite, avec l’idée que rien n’arrive par hasard. Comme dit ce proverbe musulman : « Le hasard est l’ombre de la main de Dieu. »

La mort de Stéphane a été un électrochoc. Après avoir touché le fond, j’ai fini par voir cette épreuve comme un éveil. Ça m’a appris que la vie est courte, qu’il faut s’aimer et se comprendre. J’ai compris que le travail sur soi ne s’arrête jamais, et que même dans la douleur, on peut trouver de la lumière.

Une quête de renouveau et de sens

À 21 ans, en décembre 1996, j’ai fait un choix radical : celui de vivre autrement. J’ai choisi la Lumière. J’ai quitté ma cité, ma banlieue, et tout ce qui m’y rattachait. C’était le moment de tourner une page et de partir en quête de renouveau. Je me suis installée en Ardèche et en Drôme, où j’ai vécu pendant trois ans.

À 24 ans, en 1999, je suis montée sur les hauteurs du Larzac, dans le sud Cévennes, où j’ai été accueillie par un homme vivant en ermite, totalement autonome, dans un mode de vie simple et spirituel. Ça a été un vrai tournant. J’y ai redécouvert la gratitude d’être vivante, ma connexion au Divin, et un mode de vie plus en phase avec mes aspirations profondes.

Mais, à l’été 1999, je suis partie en Bretagne, dans le Morbihan. Et là, gros clash intérieur. Ce retour à une vie qui ne me correspondait plus m’a fait exploser. J’ai sombré au point de me retrouver hospitalisée en psychiatrie. Ce fut une spirale infernale : entre hôpital psy et suivi en hôpital de jour, j’ai été happée par un système qui m’a enfermée encore plus dans mes propres démons. Une année difficile, qu’on pourrait résumer par un simple « no comment ».

Une transformation profonde

Ces quatre années ont été une plongée en eaux profondes. J’ai affronté mes parts d’ombre, mes démons intérieurs, mais aussi découvert une lumière en moi que je ne connaissais pas. Ça n’a pas été facile, mais c’est dans cette traversée intérieure que je me suis véritablement rencontrée.

Sur ce chemin, des personnes incroyables m’ont tendu la main. Elles m’ont montré qu’on peut vivre autrement, en restant connecté à l’Humain et à soi-même. Même si leurs façons de vivre étaient un peu « en marge », elles m’ont inspirée à reconstruire ma relation à moi-même, aux autres et à l’univers. J’ai une profonde gratitude pour François, sur le Larzac, et Yann, mon frère de cœur, qui ont joué un rôle essentiel et ont été d’un soutien inconditionnel.

Une aventure d’auto-construction

À 25 ans, en mars 2000, j’ai décidé de relever un défi de taille : j’ai acheté une longère bretonne en ruine avec un budget de 20 000 euros, travaux compris. C’était un vrai champ de bataille : sol en terre battue, murs en, toiture HS… Tout était à refaire.

Avec mes parents à mes côtés, on s’est lancés dans cette aventure. Mon père a mis ses compétences et ses mains d’artisan à mon service, tandis que ma mère m’apportait son soutien logistique et une bonne dose de confiance en moi. Ensemble, on a rénové cette maison avec des matériaux écolos et des techniques traditionnelles. Chaque pierre que je posais, devenait une pierre de ma propre reconstruction intérieure.

En 2000, le père de mes filles, Cédric, est entré dans ma vie. Il a rejoint cette aventure en 2001, et pendant sept ans, on a continué à transformer les ruines en un véritable cocon. En parallèle, je me suis mise à cultiver la terre. Sans le savoir, je posais les bases de ce qu’on appelle aujourd’hui la permaculture : respecter la nature, créer du lien avec les autres, et partager l’abondance.

Ma formation en Reiki et mon évolution personnelle

À 28 ans (en 2003/2004), je me forme en Reiki Usui Traditionnel et Tibétain, couvrant les niveaux 1, 2 et la maîtrise, avant de me former également en Reiki Shamballa (praticien et enseignant). Pratiquant de manière intuitive depuis mon enfance, je canalisais naturellement l’énergie de vie et possédais des facultés psychiques « actives ». Mais, j’avais besoin de valider mes connaissances et mes pratiques, une démarche motivée par un manque de confiance en moi. Un stage de formation s’est alors révélé être un tournant majeur, entraînant un profond processus de transformation intérieure.

Naissance de ma fille aînée et engagement vers la parentalité positive

À 30 ans, en 2005, ma fille aînée illumine ma vie. Sa venue constitue un véritable tournant, car pendant ma grossesse, je prends conscience de la violence éducative ordinaire souvent imposée aux enfants sous couvert d’éducation. Ce choc personnel agit comme un électrochoc. Il me pousse à me reconnecter à mon propre enfant intérieur blessé et à explorer des alternatives.

C’est ainsi que je découvre le maternage proximal et la parentalité positive. Je m’entoure de personnes et d’organisations partageant ces visions, notamment des associations comme L’Arbre à bébés et La Leche League. Ces rencontres, accompagnées par mes lectures et échanges avec des thérapeutes, enrichissent mon approche. C’est également à ce moment-là que je prends une décision importante : offrir à ma fille un parcours éducatif différent, en dehors des structures scolaires.

De 2006 à 2008, je m’implique activement dans la diffusion de ces valeurs en animant des réunions au sein de l’association L’Arbre à bébés dans le Morbihan. Ces moments d’échange et de partage avec d’autres parents m’aident à approfondir et à transmettre des pratiques éducatives respectueuses et épanouissantes.

L’écolieu : « Le Maquis Vert »

En 2008, un nouveau chapitre s’ouvre pour ma famille : nous déménageons en Creuse, sur un terrain de 1,5 hectare, pour créer un écolieu que nous baptisons Le Maquis Vert. Ce lieu devient le théâtre de nombreux projets, à commencer par l’auto-construction de notre maison en paille bioclimatique. Avec un budget total de 20 000 euros, nous concevons cette habitation en autonomie complète : électricité hors réseau, expérimentation alimentaire et mode de vie décroissant. Nous y accueillons de nombreuses personnes désireuses d’apprendre et découvrir notre mode de vie atypique, l’autonomie énergétique etc.

Pendant six ans, nous vivons une expérience unique de simplicité volontaire et de reconnexion à l’essentiel. Ce projet, bien plus qu’une aventure matérielle, devient aussi un espace de réflexion et de transformation intérieure.

Maladie de Lyme et la reconnexion spirituelle

Cette même année, en 2008, la vie me met face à un défi de taille : une errance médicale et enfin le diagnostic de la maladie de Lyme bouleverse mon quotidien. Cette épreuve me pousse à revenir à mes pratiques énergétiques et spirituelles. La maladie me confronte à la fragilité de la vie, m’amenant à une introspection profonde.

Je me sens parfois au seuil de la mort, une expérience qui, paradoxalement, me renforce. Elle me rappelle l’importance de l’alignement avec mon être profond et de la connexion avec les forces spirituelles qui m’ont toujours guidée et l’impermanence de la Vie.

Sophrologie, hypnose et chamanisme

Entre 2009 et 2012, mon voyage intérieur s’intensifie. J’explore les traditions chamaniques sous la guidance de Willem Hartman, qui m’initie à des rituels. Je me forme à la tradition nordique, notamment aux runes. Ces pratiques ancestrales enrichissent mon approche spirituelle et personnelle.

Parallèlement, je m’engage dans des formations en sophrologie et en hypnothérapie. Après deux ans d’études, j’obtiens en 2010 mon diplôme de Psycho-Somato-Thérapeute. Je me spécialise en relaxologie, sophrologie, hypnose thérapeutique, hypnose spirituelle et régressive. Ces outils deviennent des alliés précieux dans ma quête de guérison et dans l’accompagnement des autres.

Nouveau départ : L’Antre d’Imala

En 2012, à 37 ans, la naissance de ma seconde fille, à la maison, représente un moment de grâce. Ce bel événement me renforce dans mes convictions sur la parentalité positive et le maternage proximal.

Cependant, la vie m’amène à prendre un tournant décisif. Fin 2013, après mon divorce avec le papa de mes filles, je décide de lui laisser l’écolieu Le Maquis Vert pour repartir à zéro. Cette décision marque la naissance d’un nouveau projet : L’Antre d’Imala.

Ce lieu, fruit de mon cheminement et de mes aspirations, devient un espace dédié à la croissance personnelle, à la sérénité et au changement. Ce nouveau départ me permet de redéfinir mes priorités et d’embrasser pleinement le chemin de vie qui m’appelle.

Une parentalité engagée et l’arrivée de mon fils

En 2017, la naissance de mon fils apporte un souffle nouveau à ma vie. Ce moment, empli de lumière, s’inscrit dans la continuité de tout ce que mes expériences passées m’ont appris. Parallèlement, nous accueillons un « protégé », un adolescent que je considère rapidement comme mon fils de cœur. Nous sommes désigné tiers digne de confiance par le juge pour enfants. Je découvre la puissance de l’amour maternel même sans lien biologique. Cette expérience révèle que le véritable lien parental réside dans le cœur, et non dans le sang.

La parentalité devient alors un véritable laboratoire de vie. Accompagner chacun de mes enfants dans leur singularité me pousse à cultiver un environnement empreint de douceur, d’empathie et de respect. Le choix de l’instruction en famille, loin d’être une simple alternative éducative, est pour nous une opportunité d’apprendre et de grandir ensemble, en marge des cadres normatifs imposés par la société.

Le divorce et la reconstruction

En 2020, après plusieurs années de vie commune, mon second mariage prend fin. Cette séparation est une période de grande douleur, mais aussi une occasion de libération et de transformation personnelle. À travers cette épreuve, je choisis de me recentrer sur moi-même, de redéfinir mes priorités et de prendre soin de mon équilibre intérieur.

La rencontre avec Denis : une flamme jumelle retrouvée

En juin 2020, ma vie prend un tournant inattendu lorsque je rencontre Denis, ma flamme jumelle. Dès nos premiers échanges, une connexion profonde et inébranlable s’installe. Cette relation, empreinte d’alchimie et de reconnaissance mutuelle, nous pousse à travailler sur nos blessures et nos peurs. Ensemble, nous entamons un chemin de guérison et de transformation, où chaque défi devient une opportunité de croissance personnelle, de couple et familiale.

Un nouveau deuil, une transformation en chemin

Mais en juillet 2024, Denis quitte ce monde de manière brutale. Ce drame, qui touche aussi mes enfants, laisse un vide immense et une douleur sans mot. Pourtant, j’éprouve une profonde gratitude d’avoir pu l’accompagner dans ses dernières heures. Cette épreuve, bien qu’inimaginable, me pousse à puiser dans mes ressources intérieures et à me tourner vers ma spiritualité pour continuer à avancer.

Mes enfants, par leur amour et leur résilience, sont ma plus grande source de force. Ensemble, nous apprenons à traverser cette épreuve, un pas à la fois, en acceptant la souffrance tout en cherchant à transformer notre quotidien en un espace lumineux et apaisé.

Une famille neurodivergente et un chemin d’instruction en famille

Mes enfants, âgés de 19, 12 et 7 ans, sont mes plus grands enseignants. Ils m’apportent chaque jour des leçons de patience, d’amour inconditionnel et de sagesse.

Être parent de trois enfants neurodivergents est un voyage unique. Le diagnostic d’autisme posé sur moi en 2022 a été une révélation : il m’a permis d’accepter pleinement mes particularités et d’en faire une force pour accompagner mes enfants.

L’instruction en famille s’est avérée être une réponse idéale à nos besoins. Cela m’a conduit à explorer des pédagogies alternatives et à me spécialiser dans l’accompagnement des troubles du neurodéveloppement. À travers ces défis, ma famille et moi avons appris à célébrer nos différences et à en faire des atouts pour avancer ensemble.

Épanouissement personnel et quête d’authenticité

Mon parcours est un chemin en constante évolution. Chaque étape, qu’elle soit joyeuse ou douloureuse, m’a permis de grandir et de m’épanouir. Ce chemin, loin d’être linéaire, est marqué par des épreuves, des rencontres et des révélations qui me rappellent que chaque instant est une opportunité d’apprendre et de me rapprocher de mon essence profonde.

Aujourd’hui, en tant que thérapeute, je mets mon expérience au service de ceux qui souhaitent explorer leur profondeur, guérir leurs blessures et retrouver leur authenticité. Mon approche, nourrie par mon vécu, allie humanité, savoir-faire et spiritualité. Mes pratiques d’hypnose thérapeutique, hypnose spirituelle et de soins énergétiques permettent un accompagnement unique et personnalisé, dans une dynamique de transformation et de reconnexion à soi.

Chaque jour, j’embrasse la vie avec gratitude et authenticité. Les épreuves, tout autant que les bénédictions, m’ont appris (et m’apprennent encore) à avancer avec confiance sur le chemin de l’épanouissement, de mon essence et de l’amour inconditionnel.

>>> Un joli portrait de moi à écouter sur Alter Creuse

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