Je cherche un médecin en Creuse habitué à monter des dossiers MDPH.
Mon homme est reconnu MDPH mais l’AAH ( allocation adultes handicapés) lui est refusée à chaque fois, malgré son fort handicap et les restrictions physiques très importantes.
J’en ai parlé avec mon référent RSA qui est top. Il a accédé à son dossier pour voir ce qui bloque. Il est entré en contact avec l’AS de la MDPH. Lui même est surpris que l’AAH lui soit refusée.
Il faut refaire une demande avec cette fois un détail complet de TOUS ses symptômes ( et non seulement un nom de ‘maladie’). En cas de nouveau refus, nous ferons appel avec notre avocate.
Notre médecin actuel ne veut pas refaire. Il ne veut pas détailler. Il n’en voit pas l’intérêt ( ou trop de boulot).
On doit aussi faire la ‘note sociale’. (Je ne sais pas ce que c’est. On doit prendre rdv avec l’AS de la MDPH. Merci Mr du RSA : Personne n’a jamais dit qu’il y en avait une. Personne ne nous a jamais orienté pour être aidé relatif au handicap et CAP emploi, qui m’avait si bien accompagné il y a 10 ans, là n’est pas top du tout.
L’handicap en France n’est vraiment pas reconnu et considéré à sa juste valeur que ce soit par les institutions que par les gens lambda.
Mon homme, même par ses amis, proches, connaissances, n’est pas compris et reconnu par son handicap qui l’invalide tellement et cela joue énormément dans sa dépression. On lui colle l’étiquette ‘faineant’.
Non, il n’est pas fainéant.
Il vit avec des douleurs aiguës et chroniques perpétuellement même la nuit.
Il veut faire plein de choses, mais son corps ne suit pas.
C’est un handicap invisible. Il n’est pas en fauteuil roulant. Il ne se plaint pas non plus. Il ne crie pas sa douleur. Mais elle est bien réelle.
Il ne peut même pas porter son fils plus de 5mn tellement il souffre. S’habiller est un martyre. Son handicap impacte sa vie professionnelle mais aussi personnelle.
Non ce n’est pas un plaisir et oui ça influe aussi son moral.
Il se sent un boulet pour nous, pour moi.
Il avait fortement eu espoir que son opération des vertèbres lui permette de reprendre une vie normale. Bien pas du tout. A priori il ne risque plus le fauteuil roulant. Mais les douleurs sont les mêmes que ce soit au niveau du dos que de ses jambes. Son dos est même devenu plus rigide. Il a perdu sa masse musculaire dorsale et abdominale.
Le covid a laissé aussi des séquelles immenses. Respiratoires. Des douleurs aiguës et migrantes aux poumons. Un essoufflement constant. Un épuisement.
Lyme en a profité pour se réactiver +++… ( Seuls ceux vivant lyme comprendront.)
Et par dessus cela se greffe la galère financière. Il ne peut pas travailler. Je suis seule à tenter de nous faire vivre. Je tente de développer mes multiples activités activement, en gérant la majorité du quotidien, de l’ecolieu et je suis moi même MDPH avec de grosses restrictions sans AAH. Le RSA n’est pas une aide. Nous sommes en insécurité financière constante et ce que je gagne nous en est ôté (avec l’AAH cela se cumulerait). Là aussi, il culpabilise.
A l’ecolieu, nous avons des projets, des besoins, des travaux sur notre maison, sur le futur gîte, au jardin… Ce qui une fois abouti nous permettrait de vivre et sortir du RSA. C’est une ‘montagne’ qui lui semble insurmontable du fait de son handicap. Là où une personne en bonne santé mettrait 1 an, lui en mettrait bien bien plus, voir ça n’aboutira jamais réellement… Le manque d’argent et la pression de l’étiquette ‘fainenant’, la pression ‘insersion’ professionnelle à tout prix, la non reconnaissance de son état par tous l’enfonçant encore plus.
Un handicap n’est pas toujours visible. C’est même majoritairement invisible. Il n’en existe pas moins pour autant.
Celui/celle qui n’y a jamais été confronté pour lui/elle ou un très proche a souvent beaucoup de difficulté à comprendre.